25 octobre 2009

Le fond du puit, le puis du fond

J'ai perdu mon père le jour de mes quinze ans. C'est ce que j'ai trouvé de mieux pour nommer une aventure, certains diront un deuil, qui m'emmena d'un bond jusqu'à l'âge de trente six ans, puis jusqu'à cet instant où je vous parle.
Afin de nous épargner les douleurs de ce choc émotif, ma mère nous fit avaler, mes frères et soeurs également, sauf la dernière bien trop jeune, un calmant : Temesta. Je ne l'appris que bien des années plus tard, au cours de quelque discussion.
Alors comment dire ? Comment dire toutes ces années où il continua de vivre, de diriger ma vie, de m'y aider en me sauvant plusieurs fois, en me barrant des routes trop faciles.
Comment dire puisque j'étais athée comme pas deux, enfant des sciences vulgarisées et surtout de la mécanique, moi qui savait à l'époque le n° de page de presque tous les articles de "Tout l'Univers" et les titres d'OSS 117, genre "Osmose à Formose", Série "Fleuve Noir", collection "Angoisse". Parce que c'était ça chez nous.



Et que l'on se marrait bien.

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